Le décrochage scolaire et le rôle des émotions chez les adolescents. Par Vincent Sage, psychopraticien à Saint-Leu-la-Forêt
- Vincent Sage
- 20 nov.
- 2 min de lecture

Le décrochage scolaire n’est pas seulement un problème d’apprentissage ou de motivation. Il traduit souvent une souffrance émotionnelle plus profonde, parfois silencieuse.
Décrochage scolaire et émotions
En tant que psychopraticien formé à la Dynamique Émotionnelle Exprimée (DEE) et ancien éducateur spécialisé en pédopsychiatrie et ASE, j’accompagne les adolescents et leurs familles dans la compréhension de ces difficultés pour restaurer du sens, de la confiance et du lien.Décrochage scolaire et émotions.
Le décrochage : un langage émotionnel
Le décrochage peut être compris comme une tentative de l’adolescent de se protéger d’un environnement perçu comme trop exigeant, insécurisant ou dévalorisant.Ce retrait n’est pas un désintérêt pur pour l’école, mais une expression émotionnelle souvent inconsciente : colère, peur, honte ou tristesse peuvent se cacher derrière l’abandon scolaire.
Selon le chercheur Pierre Périer (Université Rennes 2, 2013), « le décrochage est souvent la conséquence d’une perte progressive de sens et de lien, plutôt qu’un simple désengagement cognitif ».
De même, les travaux de Catherine Blaya (Université de Nice, 2010) montrent que les expériences émotionnelles négatives répétées à l’école (humiliation, échec, exclusion) augmentent fortement le risque de décrochage.
Les émotions au cœur de l’accompagnement
Les émotions jouent un rôle de boussole interne.
La colère signale souvent une injustice perçue.
La peur exprime la crainte de l’échec ou du jugement.
La honte peut mener au retrait et à l’évitement.
En thérapie individuelle ou de groupe DEE, ces émotions peuvent être nommées, comprises et transformées pour permettre à l’adolescent de retrouver une capacité d’action et un sentiment de compétence.
Dans ce cadre, l’objectif n’est pas de « remettre à l’école », mais de restaurer le lien à soi et aux autres, condition essentielle pour réinvestir un projet scolaire ou personnel.
Travailler avec la famille et les partenaires
L’accompagnement du décrochage scolaire nécessite un travail systémique :
Soutenir les parents, souvent démunis face au retrait de leur enfant.
Travailler avec les enseignants et éducateurs pour éviter la stigmatisation.
Créer un espace d’écoute sécurisé où la parole de l’adolescent peut se poser sans jugement.
Mon rôle de psychopraticien s’inscrit dans cette articulation entre clinique émotionnelle et compréhension éducative, issue de mon parcours d’éducateur spécialisé et de ma pratique en pédopsychiatrie.
Sources et références
Périer, P. (2013). Décrochage scolaire : une approche sociologique et émotionnelle. Université Rennes 2.
Blaya, C. (2010). Le décrochage scolaire : un processus multidimensionnel. De Boeck.
Observatoire du décrochage scolaire – Ministère de l’Éducation nationale
Conclusion
Le décrochage scolaire est rarement un refus d’apprendre : il est souvent un appel à être compris émotionnellement.
À Saint-Leu-la-Forêt, j’accompagne les adolescents et leurs familles dans ce travail de reconnexion à soi, à l’autre et au projet de vie, à travers des séances individuelles ou des groupes de Dynamique Émotionnelle Exprimée (DEE).



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